Les petits enfants d'Henriette et Victor Vitel
Publié le 24 Juillet 2016 - Par Laurent Boucher:
Cent ans tout juste après la grave blessure d'une femme et la mort de trois de ses quatre enfants, tués dans un bombardement de la Grande Guerre, un dépôt de gerbe a eu lieu le 31 Juillet au monument aux morts. Un devoir de mémoire.
C’est une douloureuse histoire de la Grande Guerre : un drame familial qui s’est joué le 30 juillet 1916, le jour de la procession annuelle à la grotte. Fatiguée, Henriette Vitel, née Truffet, n’a pas voulu y participer. Elle est restée à la maison avec ses quatre enfants : Simone, 7 ans, André, 6 ans, René, 4 ans, et Marie, 2 ans.
Soudain, c’est le drame : un obus provenant des lignes anglaises s’abat sur l’habitation. Henriette, touchée à la tête, tombe sur la petite Marie qui, elle, n’a pas été blessée. Hélas, elle mourra étouffée sous le corps de sa mère. Simone et André sont tués par des éclats d’obus. René est touché au ventre.
Henriette et René sont soignés par les Allemands, occupants du village qui n’avait pas été évacué. Henriette sera trépanée et le ventre de René sera recousu.
Après la guerre, Henriette et son mari Victor qui avait été incorporé le 03 août 1914 s’installèrent avec leur fils René en région parisienne, à Saint-Maur-des-Fossés. Un autre enfant naquit en 1920 : André. Après quelques années, la famille s’installa à Bapaume, faubourg de Péronne, où les deux garçons exercèrent le métier de cordonnier.
René a eu six enfants : Simone, Monique, Liliane, Martine, Michel et René.
Cent après ce drame de la grande guerre, parmi bien d'autres, les descendants d'Henriette Vitel vont rendre hommage à ces victimes familiales. Une initiative de Monique Simon, une des petites filles d'Henriette, et de son mari Pierre. Au pied du monument aux morts communal, où les noms de Simone, André et Marie Vitel sont mentionnés, les petits enfants déposeront une gerbe en leur hommage. Un rendez-vous qui a été fixé le dimanche 31 Juillet.
Laurent Boucher.
La maison qu'habitait la famille Vitel se situait au niveau du chemin menant actuellement au cimetière allemand. Le terrain a été racheté par les Allemands lors de l'aménagement de la nécropole.