2018 !
Célébrer le 14 juillet c'est d'abord célébrer un des moments les plus importants de notre histoire, ce jour de 1789 où, prenant la Bastille, le peuple se libère du joug de la monarchie et devient acteur de son destin politique.
Célébrer le 14 juillet c'est aussi mettre à l'honneur la République , notre République, avec ses valeurs portées par la Révolution française, ensuite devenues celles de notre nation tout entière.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la liberté de la presse, la liberté d'association, l'instruction laïque, gratuite et obligatoire, la séparation des Églises et de l'État, la liberté syndicale, le suffrage universel… tous ces principes découlent de l'acte révolutionnaire fondateur que représente symboliquement la prise de la Bastille. Ils donnent corps au pacte républicain.
Ce pacte nous est aussi précieux que l'air que nous respirons. Et comme l'air, c'est quand il se raréfie que l'on prend pleinement conscience de son infini valeur. En ces temps qui résonnent d'intégrisme, d'intolérance, de violences, de perte de valeurs, célébrer le 14 juillet est donc l'occasion de réaffirmer notre attachement à un bien d'autant plus précieux qu'il reste rare et que nul ne peut affirmer qu'il nous est à jamais acquis.
L'actualité nous le démontre trop fréquemment. Nos valeurs communes, celles qui fondent notre nation, sont attaquées. Et notre volonté de coexister en paix est remise en cause.
Je l'ai dit, la République est comme l'air. Indispensable. Elle vaut que l'on se batte pour la préserver, pour l'enrichir, pour la conforter. Et d'abord au quotidien pour ne pas la dégrader que ce soit dans nos villes, dans nos quartiers, dans nos écoles… à raison de comportements qui mettent en péril la concorde.
La République n'est, en effet, pas seulement une forme de gouvernement. C'est une éthique. C'est la volonté que les règles de vie en commun soient élaborées par ceux auxquelles elles s'appliquent selon des règles démocratiques qui ne répondent pas « à la loi du plus fort ». La République c'est l'exigence de l'égalité, de la laïcité, et donc du respect des différences dans un cadre commun fait de valeurs, de lois et de règles d'éthiques.
Nous avons tous, élus comme citoyens, un devoir de vigilance et de responsabilité pour défendre ce cadre commun, ce pacte républicain, et promouvoir ce qui nous unit plus que ce qui nous divise. Ne tombons pas dans l'inquiétude et le pessimisme, mais sachons nous mobiliser pour défendre notre fière et belle France.
Je conclurai par une note légère, car le 14 juillet, c'est aussi un moment de fête. Et ne l'oublions pas, la fête fait partie des moments d'unité du peuple Français. Je finirai donc en citant Alphonse Allais : « Ah ces bals publics ! Oh, les tendres aveux murmurés entre gens qui ne se connaissaient pas le matin ! 14 juillet ! Sois béni, car tu fais gagner joliment du temps aux amoureux. »
Vive le 14 juillet, vive la République et vive la France !
Citation utile « C'est 1789, c'est 1792 qui ont fait la France actuelle. Le pays devient une nation en proclamant République et en inscrivant au fronton de ses monuments : Liberté, Égalité, Fraternité. Idéal trahi dans les faits ? Tous les mythes finissent par être trahis dans la réalité et ce n'est peut-être pas cet échec qui importe le plus. Une fois créé, le mythe continue d'agir, de se développer, et tous les rêves d'une république universelle, égalitaire et fraternelle en découlent. », Michel del Castillo.